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Histoire et origine des Bergelin's racontée par Boudou SUITE

 
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Jacques Bergelin



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MessagePosté le: Sam Nov 28, 2009 11:25 am    Sujet du message: Histoire et origine des Bergelin's racontée par Boudou SUITE Répondre en citant

Disons que le plus certain et le plus proche dans cette certitude est Pierre Bergelin, mort à Franois en 1871. Il était marié à Marianne Bouquillard, elle-même décédée en 1880, Cette Marianne (ou Marie—Anne), était la fille de François Bouquillard, le soldat de l’an 11 dont je publierai les lettres à la fin de cette histoire. Elle devait avoir une soeur, Françoise Bouquillard, veuve Daviot, décédée à Mont le Franois le 11 décembre 1878. Il y eut d’autres arrières arrière, et je ne sais ce qu’ils sont devenus. Je me rappelle que mon père allait, une fois par an, à Besançon, par le train ‘pour voir les cousins arrière arrière” et il me semble qu’ils étaient bijoutiers. Il partait
seul et se réjouissait de son repas que les cousins allaient lui offrir dans un restaurant de là Grand’ ville.
Le soir, nous allions l’attendre “au train”, c’est-à-dire à la Gare, car il y avait jusqu’en 1940 une ligne de chemin de fer Gray Besançon.
Mon grand-père Pierre Alexandre avait un frère Melchior Alexandre qui vint s ‘installer à Gray, en même temps que lui, aux diligences, et épousa Marie Joséphine Retrouvey (1842-1924) ils eurent un fils unique, Paul qui demeura célibataire toute sa vie au Chalet de l’Hôpital et mourut en 1950 à l’âge de 82 ans.
Mon père, né le 16 mai 1875 à Gras’, se nommait Pierre-Henri, fils d’Alexandre (ou Pierre-Alexandre) Bergelin et de Marie Victoria Augustine Brot, il est décédé à Gras’ le 23 décembre 1957. Il avait gardé du sang de ses ancêtres, le goût des transports sur là strie et 1 amour des bateaux. Dès son retour de la guerre, il avait adjoint à son commerce de transports, une tague à vapeur et des péniches qui, tirées par des mulets, amenaient le sable et les graviers au port de Gras’. Et c’est sûr qu’il s’y connaissait assez bien pour acheter ou faire réparer ses bateaux. Mais il n • a pas su moderniser sa flotte au gré des progrès techniques, fidèle qu’il était à la péniche classique en bois, qu il avait toujours vu évoluer sur le fleuve.
Disons un mot des frères et soeurs de ma mère: Alfred Pizard, 1’oncle Alfred, s engagea dans 1 armée, vers les années 1910, il était lieutenant au 10° R. I. à la Guerre de 14-18. Il fit bravement son devoir et fut grièvement blessé lors des attaques du bois d ‘ Ailly (près de Verdun).
D’un premier mariage avec Camille Barbaud (les Barbaud étaient d’Auxonne) il eut un fils Roger. Camille mourut très jeune, tuberculeuse. Après la guerre, Alfred se remaria avec une dame Pardonnet de Bourg-en-Bresse. Il eut un autre fils Jacques. L’oncle Alfred était, comme les Pizard, passionné de tout, mais surtout de pêche à la ligne. Quant il venait à Savoyeux, il faisait des ravages. Il était très beau, brun, l’oeil noir fulgurant. Il piquait des colères terribles contre nous, les gosses, quand quelque chose n’allait pas. Il mourut, très jeune, des suites de sa blessure et ma mère recueillit Roger qui était orphelin. Son demi-frère Jacques resta chez sa mère à Bourg.
Maurice Pizard était l’opposé : jovial et léger, blond conne l’autre était brun, mais facilement emporté aussi. Chasseur, comme son père, il ignorait la pêche. Il avait une voix superbe et chantait tous les choeurs. Il entra dans la banque, fit la guerre dans les bureaux en raison d’un souffle au coeur et se maria ensuite avec Mademoiselle Tornare Marie Louise, de Frasne le Château. Deux filles : L’aînée, Nicole, très attachée à la Famille et son terroir épouse Bernard Humbair-Voge, de Vesoul, dont elle eut quatre enfants. L ‘aîné, un superbe garçon, mourut d’une toxicose à 1’âge de 4 ans. Claude, la seconde, mariée à un médecin iranien qui fit sa carrière à Paris.
Germaine: la plus belle des filles Pizard et ma marraine Pas très douée pour les études, modèle du peintre Munier, elle se maria pendant la guerre de 14 à un aviateur blessé: Albert Thierry qu’elle aimait depuis toujours. Super Thierry extraordinairement gentil I toujours gai. Il eut pu reprendre la bijouterie de son père à Vesoul, il était très doué pour la mécanique et l’horlogerie mais il la laissa à un frère qui dévora tout et fit faillite. Alors, il se lança dans là laiterie, à Ray sur Saône. Je le vois encore faire là tournée de lait, avec son vieux mulet attelé dans une vieille charrette. Pauvre Albert I ce qu’il a du souffrir, avec ses pauvres jantes mutilées pour soulever les bidons et grimper dans la charrette. Il finit là où il eut dû commencer : comptable à la Romaine (usine du baron Gourgaud). Ils eurent une fille Thérèse, dit Thaisy, mariée à Montbeliard à Coco Paris, dessinateur chez Peugeot, convertie au protestantisme.

Fanny : “la Fa”, comme Zoé, resta vieille fille et passa une partie de sa vie auprès de la grand-mère Marie, ensuite chez soeur Gabrielle ou elle exerçait la profession d’esclave ! Gabrielle: la dernière, une autoritaire désagréable et égoïste, parce que gâtée dans sa jeunesse par ses frères et soeurs, Mariée à Louis Tornare (frère de Marie-Louise) descendant d’un laitier suisse émigré à Frasne le Château.

Les Mexicains :
Revenons un instant à Cyr, Joseph Jacques, le père de mon arrière-grand-mère Anne-Therèse Attalin. Il était marié en deuxième noce à Mademoiselle Anne Baptiste Burnet. Cette Anne Burnet (veuve Devillard) avait une soeur Catherine qui épousa un sieur Charles Thomas à Savoyeux.
De ce mariage naquirent deux enfants : Nicolas (1823) et Judith (1821). Puis la mère mourut (25-9-1824) et Charles se remaria longtemps après (1833) avec la soeur de Cyr Jacques : Mademoiselle Jacques Barbe, vieille fille dont il n’eut pas d enfants. Nicolas Thomas épousa une fille de Champlitte, Françoise Franois, c’était donc le cousin germain de mon arrière-grand-mère Anne-Therèse puisque leurs mères (filles Burnet) étaient les deux soeurs, Ce Nicolas partit au Mexique avec sa famille (femme et enfants) en 1858 pour rejoindre la colonie chanitoise de Jicaltepec. Mon arrière-Grand-mère correspondit jusqu’en 1901 avec sa cousine : Thérèse Thomas devenue Thérèse Cagnant. Puis trop vieille et sans toute infirme, elle “laissa tomber”. Les “mexicains” de leur coté avaient leurs problèmes avec le climat, L’adaptation aux cultures et surtout les révolutions mexicaines. C‘est donc moi, le premier, qui ai renoué avec les Thomas de San Raphaël lors de mon voyage au Mexique d’octobre 1986. Ce n’est pas tout à fait moi, car Christian y était allé pour la coupe du monde de football, représenter la Francs, en tant que Ministre des Sports.

Ils ont des “ranchos” immenses bourrés de zébus “indo brésil”, des plantations de bananiers et de caféiers, des oranges et du maïs. La vanille (très belle) est presque délaissée, flans ce pays tropical ils ont gardé la stature, le calme et surtout le sérieux franc-comtois, parce qu ils se sont mariés entre émigrés et forment là—bas une caste qui tranche sur les métis d’indiens qui constituent la majorité de la population.
L’arrière grand-père Pierre François Attalin s‘est occupé jusqu’ à sa mort de régler les problèmes de succession de Charles Thomas, en faisant venir à Nicolas au Mexique, l’argent et les biens qui lui restaient en France, et 1’ on voit dans son vieux livre de comptes, ses courses à Champlitte, chez les notaires et les hommes de confiance, et le souci qu’il se faisait, a la façon méticuleuse dont tout était noté.
Je suis heureux de voir revenir, de temps à autre, nos mexicains à Champlitte et à Gray, et je pense particulièrement à Ephaim, Noises, Augisto Thomas. Je n’ai jamais vu les Cagnant.

Mes frères
L’aîné était Pierre, petit noir, vif (1908-1941). Les cheveux ondulés, il fit de bonnes études primaires à saint Pierre Fourier et secondaires ensuite à saint Jean de Besançon jusqu’au Bac, A ce moment il connut Charlotte Guilloz et voulut tout de suite l’épouser. Ma mère s‘y opposa farouchement, d’où des scènes horribles à la Maison, Nous étions témoins médusés de ces imprécations où mon père acquiesçait (mais sans plus). Pierre quitta bientôt la maison pour s‘engager dans l’aviation à Dijon, Il épousa Charlotte. Je fus la victime innocente de cette mésentente en ce sens qu’ayant 10 ans à l’époque. J’aurais du entrer en 6° au Collège A. Cournot. Mais le professeur de 6° (lettres classiques) était justement Guilloz, père de Charlotte. Ma mère refusa catégoriquement de m’envoyer auprès de lui, me fit continuer à saint Pierre Fourier une espèce de primaire supérieure et m’envoya en même temps prendre des leçons de latin et d’anglais chez un curé d’Oyrières, l’abbé Carteron. Nous passions ainsi, Henri Bazin et moi, nos après-midi de jeudi à Oyrières à manger des pommes et du miel, nous occupant des abeilles, à faire enrager la servante en attendant le curé qui n’arrivait guère avant 16 H ou 16 h 30.
Nous reprenions le train pour Gray à 18 heures . Voyez la leçon ! À peine le temps de corriger la version de 1’ Epithomae .L’histoire ancienne, 1’orient, la Grèce, on en parlait pas .Quant à l’anglais...

Jean, né en 1909, grand, brun, mat, était “l’espagnol” de la famille. Ecole Saint Pierre Fourier, très bon élève, destiné à l’entreprise, il fut dirigé sur le pensionnat Saint Joseph à Dijon (section commerciale). Selon quels critères ma mère choisissait-elle la future carrière de ses enfants Mystère, mais la prédestination existait bel et bien dans ma famille; Pierre et Jean avaient une connivence, une entente extraordinaire. L’un voulait aller à la pêche, l’autre le suivait. La pêche, la baignade, le vélo, la patinoire, tout était pour eux matière à jouer, à se dépenser, Ils avaient une foule de camarades et l’été était pour eux tous une saison folle : “aux sables” où tout le monde se retrouvait.
Nous autres, gamins, que l’âge tenait éloigné des conciliabules “des grands”, nous guettions les filles qui venaient se baigner avec eux, et nous écoutions médusés les romances d‘un vieux “gramophone” installé sur la rive où 20 fois par jour, défilait “Parlez mois d’amour” de Lucienne Boyer ou “J’ai deux amours” de Joséphine Baker.
Il y avait des moments sérieux où le père, à court de personnel, les envoyait chercher une péniche ou deux à la drague. La drague était, en général, à quelques kilomètres de Gray. Ils montaient alors dans le canot moteur, 1’un dans le canot, 1’autre sur les péniches vides accouplées par des cordes et, fiers d’épater la galerie, s‘en allaient dans des remous puissants, pour la demi-journée. Ils rentraient le soir avec les péniches pleines, tout content de leur journée.

Jacques : né le 3 janvier 1911, était à peine plus jeune qu’eux, mais il n était pas dans les mêmes coups. Il n’y avait pas de connivence ou plutôt de complicité. Il s’était donc forgé sa philosophie à part. Etant comme délaissé par ses aînés, il leur vouait une certaine rancune et ne manquait de signaler par quelque allusion leurs manquements aux règles de la discipline Familiale. Cela n entraînait que quelques remontrances de ma mère, car elle avait un faible pour les grands. Mais cela valait à Jacques quelques sévères représailles des deux frères. Je me souviens, horrifié, de l’avoir vu frappé à coups de barre de fer dans l’escalier de la cave et d’être allé chercher en vitesse du secours à la cuisine. Bien entendu, à 1’arrivée des autorités, tout le monde avait disparu
Ces petites ou grosses taquineries avaient vite tourné à la petite guéguerre et Jacques pleurait de plus en plus souvent et même il faisait semblant de pleurer, des que ses frères le regardaient, à tel point que notre père, las de 1’entendre et de séparer les combattants, avait dit : “Pour chaque journée où tu ne pleureras pas, je te donnerai un sou”, un sou par jour, c’était bien. Les aînés l’apprenant lui dirent : “si tu nous donne 1/2 sou, on te laissera tranquille et tu ne pleureras plus” Hein ! Promis, juré, on s‘embrassa.
L’affaire marcha bien pendant deux semaines, mais Jacques trouvait que ce racket était indécent et par surcroît trop cher. Il ne put cependant négocier en dessous des 2 centimes et demi, alors il dit : “eh bien tant pis puisque vous voulez être voleurs moi aussi. Je pleurerai, et vous n‘aurez plus rien. Et il se remit à pleurer. Tous ses copains étaient à 1’extérieur. Il était donc toujours dehors et rentrait dans des états pas possibles car avec eux, il était chef de guerre, organisateur de jeux extraordinaire, grimpait aux arbres et faisait peur aux filles à la sortie des écoles. La mère avait un gourdin spécial et sévissait en conséquence : pas de pitié comme pour les grands, tous les jours on jouait Poil de Carotte.
Pierre était destiné à la médecine. Jean aux affaires, nous l’avons dit, et Jacques à la prêtrise. ‘Chaque famille chrétienne doit donner un de ses fils à l’Eglise !” Jacques apprit donc le latin avec facilité et fut adressé à Saint Jean à Besançon.
Les 3 grands en pension, je me retrouvais seul à la maison. C’était la messe de 6 H 30 tous les matins comme servant, le petit déjeuner rapide pendant lequel on révisait les leçons, puis le petit Saint Pierre Fourier où il fallait s‘appliquer pour avoir de bonnes notes.
C’est vrai que le “Père Petit” était un maître sévère mais nous étions ses choux choux : Bergeret, Bigot, Bazin et moi. La vie religieuse était considérable, non seulement il y avait caté tous les matins, mais on se devait de répondre à tous les coups de cloche et il y en avait beaucoup plus qu’aujourd’hui. Les chapelets du soir (neuvaine à saint François Xavier) mois de Marie, mois du Sacré- Coeur, Ténèbres, Rosaires, Carême et sermons de Carême, il fallait assister vaillamment et faire les devoirs ensuite. Les “grands” ne revenaient qu’aux vacances, les vraies, c’est-à-dire : Noël, Pâques et les grandes vacances. Alors, c’était l’épluchage des bulletins. Ceux de Jacques laissaient souvent à désirer. “Peut mieux faire, à tous les étages. A mon père qui, un jour, le sermonnait, il répondit :
“je n’ai aucun goût pour les études, je veux faire de la culture”.
“De la culture”, dit le père, tu veux être cultivateur ! Très bien on va commencer tout de suite. Il y a des betteraves à piocher dans mon Champ de Sonjour. Prends une pioche au jardin et vas-y !”
Moi, j’étais chargé d’aller lui porter son goûter à quatre heures, car il était censé rester au champ toute la journée. Sonjour était alors la campagne de Gray, comme les Capucins et la grange des Carmes. Il n’y avait aucune habitation, seulement des baraques de jardin. Le champ du père prolongeait le jardin des Mathieu ; (tenancier du bazar en face de notre maison) où le papa Mathieu avait construit une jolie petite Gloriette de jardin. Et je soupçonne les filles Mathieu, qui avaient à peu près 1’âge de Jacques, d’être allées le secourir en lui apportant quelques friandises et beaucoup d’encouragements ! Néanmoins le goût de l’agriculture lui passa très vite. A la rentrée, il réintégra l’internat de Saint Jean et continua les lettres où il excellait.
Latiniste, poète, philosophe, acteur, il récitait aussi bien par coeur la Légende des siècles que les tragédies d‘Eschyle.
Et pas question d’entrer au Séminaire. Ma mère se tourna vers moi, elle m’avait acheté tout un attirail de petits calices ciboires et ostensoirs et je disais très bien la messe en latin devant les copains de quartier.



Complément :

Anecdote vécue.

“Cré bon sang !” dit Alexandre Pizard en rangeant sa gamelle vide et sa cuillère dans un trou de mur,”C’est toujours ça que les prussiens n’auront pas.”Il s’agissait d’une gamelle de haricots rouges, bien pauvre ordinaire pour un soldat de 29 ans, sergent de surcroît et affecté à la défense de Belfort en 1870.
Il avait gardé son képi et ses guêtres, il enfila sa capote et sortit dans la coursive du fort.
Dans ces souterrains sombres, l’odeur était atroce à la fois égout, fumée, sueur, purin irrespirable. Une masse d’hommes était là enterrée depuis des mois dans ces rebuts obscurs.
Dans la cour, il respira malgré le froid vif et la neige. Cet hiver 1870.71 était un des plus froid qu’on ait connu; tous les hivers de guerre sont froids, comme pour accabler les hommes comme si ils n’avaient pas assez de leur misère de tous les jours, des balles, de la boue, des obus qui s’abattaient depuis deux mois sur la place et causaient d’importants ravages.
Pizard traversa la cour du casernement, grimpa sur la contre escarpe, au milieu des trous de bombes et s’en fût rejoindre son copain Attalin Isaïe qui commandait lui aussi, une escouade de volontaires en ces lieux pas très sûrs.
Attalin Isaïe, né à Savoyeux, avait 25 ans, (commissaire) de l’enregistrement, engagé pour la durée de la guerre il avait été nommé sergent. Il avait trouvé un truc épatant pour prendre son tour de garde : allongé sur une couverture militaire qu il avait étendu sur la neige, puis il se faisait recouvrir de sa toile de tente. La neige en tombant transformait tout en blanc. Seul sortait son fusil “Chassepot” et son oeil brun qui guettait les prussiens. Comme il était un tireur remarquable, ceux-ci avaient intérêt à ne pas trop approcher. Pizard venait le relever. C’était aussi un excellent tireur. Il avait fait des ravages à Villersexel où son oncle, le colonel Fournier, l’avait enrôlé. Pizard allait prendre la place d’ Attalin, le temps que celui-ci se réchauffât. Ainsi les deux copains se remplaçaient, leurs hommes n’étant appelés qu’en cas d’alerte. Ils surveillaient la campane alentour, et si une troupe de prussiens approchait trop près, ils l’accueillaient à coups de fusil. C est à celui qui en “descendrait” le plus. Valeureuse émulation des tireurs d’élite ! Alexandre Pizard et Isaïe Attalin s’étaient connus là, au siège de Belfort. Ils faisaient partie de cette phalange... qui sous les ordres de Denfert-Rochereau, refuse de se rendre, obligeant les prussiens à immobiliser des effectifs importants et de nombreuses pièces d’artillerie sans pouvoir réduire la place.
Le 16 Février 1871, un armistice fut conclu entre Bismarck et le gouvernement provisoire à Paris. Belfort restait à la France et la garnison pouvait sortir de la place avec armes et bagages (1), c’est à dire libre de rejoindre les autres unités de l’armée française défaite. La guerre était finie.
Pizard put regagner Vesoul et Attalin Savoyeux chacun muni d”un beau diplôme de félicitation signé Denfert-Rochereau “aux vaillants défenseurs de Belfort”. Ils jurèrent de se revoir.
C’est donc ainsi que s’allièrent deux familles.
Quand Isaïe Attalin, devenu receveur à Nolay, épousa Fanny Seguenot (pour nous la tante Fanny). Il invita son ami Pizard à la noce où Marie Attalin (la belle Marie) fut sa cavalière. Devinez ce qui arriva ?
Quelque temps plus tard, Alexandre Pizard venait à Savoyeux demander sa main aux parents Pierre François Attalin et Thérèse Jacques sa femme.
Main accordée, la noce eut lieu à Savoyeux.

(1)La garnison sortit avec les honneurs rendus par les prussiens.





SAVOYEUX

HISTOIRE DU NOM

Le non du village est d’origine Celte ou Séquane SAGH-BODIUM. Selon d’Arbois de Jubainville, il indiquerait l’existence d’un point fort, peut-être d’un oppidum gaulois ? Sous l’empire romain SABODIUM pourrait avoir constitué la partie militaire de l’agglomération de SEGOBODIUM (Seveux) ?

SITUATION GÉOGRAPHIQUE

Le village est situé dans une boucle de la Saône supérieure sur le versant Est d’un promontoire de 220 mètres. d‘altitude. Les maisons qui bordent la rivière s’étagent harmonieusement de la prairie au château sommital.

ÉVOLUTION DE LA POPULATION

Un premier parchemin en français indique une population de 45 familles en 1509. A l’issue de la Guerre de Dix ans contre la France de Richelieu, le village ne compte plus que 14 familles de la population d’origine. Le boum démographique sera provoqué par l’ouverture de la Papeterie en 1856. Un siècle après, le village compte 105 ménages Depuis la population est stationnaire.

HISTORIQUE VILLAGE

L’histoire de Savoyeux remonte à la nuit des temps. De récentes découvertes situent les hommes du Paléolithique sur les hauts du village voisin de Mercey. Le premier village de Savoyeux est daté de l’âge du bronze final. En 1880 la fouille d’une Tombe à char confirme la présence des Celtes au port de plaisance de Savoyeux. Le tumulus contenait des amphores vinaires hellénistiques transformées en urnes cinéraires, des armes, des bijoux en or et des débris de char. L’ensemble daté de 450 avant Jésus Christ.
Dès 58 avant Jésus Christ l’oppidum gaulois de SABODIUM est occupé par les troupes d’invasion romaines. D’après Suchaux le puits du château serait l’oeuvre des légionnaires romains. De nombreux vestiges subsistent de cette époque de PAX ROMANA, entre autre la statuette de la déesse gauloise Epona découverte au port de plaisance. Pendant un demi-millénaire, SABODIUM (Savoyeux) est une partie intégrante de l’agglomération de SEGOBODIUM (Seveux) ville renommée pour son commerce fluvial et sa métallurgie Ensuite comme tant d’autres, SABODIUM disparaît sous les vagues des Grandes Invasions. Tard venus les Hongrois achèveront la destruction du village en 967.
Les premiers textes en latin de l’abbaye de Bèze (Canton de Mirebeau.) Précisent qu’aux environs de l’an 1000 SIVOIO (Seveux-Savoyeux) appartient. par suite d’alliances de familles, aux Fouvent et Beaujeu / Saône . En 1120 la création de la paroisse de Savoyeux séparera définitivement les deux villages frères.
En 1294 le village appartient aux preux de Vergy . Le château restera vassal des barons d’Autrey jusqu’à l’annexion de la Franche- Comté par Louis XIV . Charles le Téméraire dotera d’artillerie la place de Savoyeux. Louis Xl la rasera. Les barons de Fouchier, après avoir suivi Charles-Quint dans toutes ses campagnes, reconstruiront le château à la Renaissance. Le dernier coup de canon sera tiré sur Savoyeux en 1637 par les soldats de Louis XIII.

HOMMES CELEBRES

Savoyeux aura aussi “son homme célèbre” : Claude Flamand. Il est né en 1571. Architecte militaire on lui doit les fortifications de Verdun pour le roi de France et celles du château de Montbéliard pour le Duc de Wurtemberg.
Claude Flamand dut s’expatrier après avoir embrassé la religion réformée . Sa maison, bien que fortement remaniée, existe toujours à Savoyeux. La cave à vin est de sa main.

PATRIMOINE ACTUEL
Le château, à l’entrée du village, propriété privée ne se visite pas . On peut cependant admirer au passage sa porte à la Flamande de 1750. La grille, dans sa partie haute, était ornée avant la Révolution des armoires de Joseph de Mallarmey comte de Roussillon Savoyeux.
L’église qui vient d’être entièrement classée. Elle est ouverte pendant la journée et offre
aux visiteurs un maximum de vestiges depuis l’année 1326. A l’origine chapelle du château, elle renferme en particulier: à gauche dans la nef une Piéta de 1500. Dans la chapelle de
droite la pierre dressée de Claude de Fouchier l’aîné, seigneur de Savoyeux décédé en 1541 après avoir servi Charles Quint.
En 1994, des sondages ont été pratiqués. Ils ont permis la découverte de fresques murales peintes probablement à la fin du XVl ème et des autels dont la peinture masquait depuis deux siècles un stuc multicolore d’une rare qualité artistique.
Le port de plaisance de Savoyeux qui attire à la belle saison une clientèle d’amis touristes européens admiratifs de notre biotope encore préservé.
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